Manager une équipe avec enthousiasme permet d’insuffler à l’équipe une énergie positive qui dynamise l’action de tous… Happy management (Dunod, 2016), de Florence Gillet-Goinard, Hugues Molet et Gaëlle Monteiller présente ce nouveau mode de management plus participatif et bénéfique pour tous. L’ouvrage est étayé de nombreux témoignages de managers qui vivent le happy management au quotidien.
Qu’est-ce qu’un manager enthousiaste ?
Un manager enthousiaste est un manager qui donne envie, par son comportement, ses attitudes, ses modes de gestion. Il suscite au sein de l’entreprise, une mobilisation de ses collaborateurs. L’énergie transmise est alors consacrée à l’action.
Ce manager se focalise sur l’essentiel et favorise le management participatif, attentif à chaque membre de son équipe, à leurs besoins. Chacun de ses collaborateurs sait ce qu’il doit faire, le but visé et comment il contribue à l’atteinte de l’objectif.
Le management enthousiaste est créateur de valeur : il permet de relever des défis ambitieux tout en permettant aux employés de retrouver du plaisir dans leur mission.
Il n’y a pas de manager enthousiaste type, mais chacun d’entre eux partage des convictions très fortes et dispose d’une force d’entraînement et d’une rigueur personnelle lui permettant d’afficher de grandes ambitions pour ses équipes. Il sait donner envie, transmettre l’énergie nécessaire pour relever les défis. Il sait surtout faire confiance et accorde la plus grande et sincère attention à chacun de ses collaborateurs, qui à ses côtés saura se dépasser.
Quelles sont les bases du happy management ?
Nous avons identifié trois piliers essentiels du Happy management : la notion de succès a priori, le partage et l’ambition.
La place accordée à l’homme est centrale : la performance est liée à l’attention que le manager porte à chacun de ses collaborateurs, à la confiance et à l’espace de liberté qu’il leur donne. Ceci se traduit par une écoute accrue, un sens donné aux actions attendues, une compréhension des appréhensions ou difficultés rencontrées, la recherche collective de solutions, et la reconnaissance des résultats.
La confiance et l’attention portée aux hommes les conduisent à exprimer ce qu’ils ont de meilleur, à explorer et découvrir en eux-mêmes un potentiel dont ils n’avaient souvent pas conscience.
La remise en cause du fond et de la forme du management est importante. Il s’agit de viser des résultats ambitieux, partagés, en refusant de le faire au détriment de la qualité de vie des employés au travail.
Le happy management incite à la fois à repenser le lieu de travail (viser plus gai, plus convivial), à faire évoluer les relations manager-managé (des attitudes plus proches, plus souriantes, plus ouvertes) et enfin à modifier ses modes de management : expliquer plutôt qu’imposer, développer la coopération plus que l’individualisme, s’intéresser à la fois aux résultats et aux actions engagées, donner la parole aux employés..
Le happy management est il possible dans un contexte tendu ?
Contrairement aux idées reçues, le management par l’enthousiasme est d’autant plus nécessaire que le contexte est difficile. Dans un monde incertain, il devient de plus en plus difficile de conserver l’engagement des collaborateurs.
Bien sûr, sans tomber dans un management caricatural, ce type de management aide les entreprises à affronter des crises car il favorise l’adhésion de chacun.
Face à un environnement menaçant, adopter un management directif, austère n’est pas pour nous la solution. Cette attitude renferme chacun sur lui comme pour se protéger.
Le Happy management favorise le dialogue, l’action, mais en privilégiant une ambiance de travail dynamisante.
Quels sont les freins à faire tomber dans l’entreprise ?
Nous restons très attachés encore en France au management traditionnel. Pourtant on peut adopter résolument une attitude ouverte et optimiste, sans perdre son efficacité de manager.
Il faut accepter que des collaborateurs heureux sont forcément plus productifs, que la pression sur les chiffres, les attitudes directives, les visages fermés ne motivent pas.
Nous avons encore beaucoup de mal à comprendre qu’alliés à la compétence et à l’engagement collectif, la bonne humeur et les sourires sont les meilleurs atouts d’un management performant.