Comment créer du sens dans des entreprises fortement financiarisées ? Comment créer un sens commun dans des mégastructures internationales ? Panne de sens offre des solutions pour donner du sens à l’action collective, individuelle et managériale.
Panne de sens Manager pour qui, pour quoi, comment ?
Pierre-André de Chalendar, président de Saint-Gobain et préfacier de l’ouvrage Panne de sens, expose les trois défis particuliers qui se dressent devant tous ceux qui sont en quête de sens.
« Quel beau sujet que celui choisi par Olivier Truong et ses co-auteurs : réfléchir sur le sens. Ma première réaction a été un sentiment un peu étrange, comme si ce terme qui m’est pourtant si proche et que j’ai tenté de faire vivre au long de ma carrière, était de ceux qui ne se laissent jamais vraiment apprivoiser.
Cette quête du sens, nous sommes nombreux à la partager. C’est en réalité ce qui fonde notre genre humain. En tant que décisionnaire, l’enjeu du sens s’est imposé à moi comme le plus précieux des compagnons. Décider, c’est à la fois donner un sens, une direction. Mais c’est aussi prendre appui sur le fil rouge de toute vie, « quelle est l’ambition profonde de mon action », pour prendre la meilleure des décisions.
La question de notre destin commun – et c’est là un immense progrès – est désormais au cœur de l’entreprise. La raison d’être, formulée par de plus en plus de groupes en atteste : la contribution sociale des entreprises envers la société est désormais partie intégrante des business models. Ce mouvement est irréversible pour plusieurs raisons. Les défis devant nous, climatiques en particulier, imposent de mobiliser toutes les énergies. Les nouvelles générations constituent également un moteur puissant. Leur engagement dans les entreprises est conditionné à l’alignement de ce dernier avec un projet doté d’un supplément de sens.
Les pages de ce livre vous fourniront toutes les clés pour appréhender ce terme qui nous est cher. Elles prodigueront des conseils pertinents pour donner du sens au quotidien dans son travail et pour ses collègues. Je voudrais en ce qui me concerne, en tant que praticien, revenir sur trois défis particuliers qui se dressent devant tous ceux qui sont en quête de sens.
Premier d’entre eux : comment donner du sens aux gestes du quotidien autant qu’aux grandes impulsions ?
La définition d’une raison d’être et les plans stratégiques qui en découlent constituent des occasions uniques pour réfléchir à notre mission profonde. Donner une direction à l’entreprise est un préalable, il incombe aux dirigeants. Disséminer ce sens à tous les étages, dans tous les gestes du quotidien, est en revanche un défi collectif.
Oui, dans l’entreprise, chacun à son poste joue une partition décisive. Ingénieurs, opérateurs, commerciaux, chercheurs : tous sont embarqués dans une aventure commune ; mais n’en ont pas forcément conscience. C’est le rôle du management que d’éclairer sans cesse l’action à l’aune de l’ambition, de révéler en quoi une tâche en apparence anecdotique, prend avec du recul toute sa place, comme dans un tableau pointilliste où seule la somme des touches donne vie à l’œuvre.
Second défi, plus complexe encore : déceler le sens dans ce qui en semble dépourvu.
La vie de chef d’entreprise est aussi un combat contre le nihilisme. Comme pour toute aventure humaine, le destin parfois s’acharne, des déconvenues, des soubresauts de l’histoire qui font douter ceux qui dirigent et toutes leurs équipes avec eux.
Et ces dernières années, les crises majeures n’ont pas manqué. Face aux aléas économiques majeurs, face à la pandémie, ses souffrances et ses destructions, le doute parfois s’instille. Il ne s’agit pas ici de donner une explication à un mal par nature absurde. Mais de faire germer au-delà de chaque crise, le meilleur de nous-mêmes et des valeurs qui nous habitent. Les moments de tension sont autant d’appels à notre destinée : quel rôle voulons-nous profondément jouer dans la vie de la cité ? Et l’entreprise peut être le lieu de cette réalisation.
Enfin, il n’y a de sens sans persévérance.
Tel Sisyphe et son rocher, il arrive que la lassitude nous guette. On a beau connaître le chemin, le caractère impérieux de la finalité, parfois devant la lourdeur de la charge à relever, un vertige nous saisit.
En écrivant ces lignes, j’ai bien sûr en tête le combat climatique. Dès le début des années 2000, inquiet comme d’autres par l’abîme qui déjà s’annonçait, j’ai œuvré à un éveil des consciences et une révolution concrète d’un secteur – celui de la construction – vers la neutralité carbone. Vingt ans plus tard, beaucoup a été fait.
Tant reste à faire.
Convoquer le sens de nos efforts et revenir à la source qui nous anime constituent le plus sûr moyen pour continuer d’avancer. Le sens c’est aussi cela : une magnifique espérance.»
Panne de sens Manager pour qui, pour quoi, comment ?
Manager pour qui, pour quoi, comment ? Le sens est vital. Bien défini, il éclaire et oriente l’action des équipes et des managers. Construit collectivement, il fédère et renforce la coopération et la confiance.
Bâti sur l’expérience de managers et grands dirigeants investis sur la construction du sens, ce livre offre des solutions pour donner du sens à l’action collective, individuelle et managériale.