Les murs invisibles -
Existe au format livre et ebook
Présentation du livre
Comment les femmes se représentent-elles et vivent-elles la ville ? En fonction de quels critères, motivations, attraits, nécessités, précautions et même préventions se déplacent-elles ?
S’intéresser aux représentations et aux pratiques citadines des femmes, Bordelaises en l’occurrence, tient ici à deux raisons. La première part du constat que les femmes, qui assument toujours la plus grosse part des tâches domestiques (espace privé), ont également investi, depuis plusieurs décennies, la sphère du travail rémunéré et de l’espace public. Il résulte pour elles, de cette double fonction, un rapport à la ville riche et complexe, qui fait du « deuxième sexe » celui de l’urbanité la plus accomplie. Cependant, l’expression même de « deuxième sexe » traduit une situation de domination que révèle bien le terme en débat de « genre ». S’agit-il d’une domination masculine ? D’un phénomène plus large : patriarcal, familial, social ? Les femmes sont-elles victimes et/ou, dans une certaine mesure, complices de leur situation de dominées ? Toujours est-il qu’elles ne font pas usage de la ville et de ses ressources dans une totale sérénité et liberté.
Ce sont à ces limites, à ces « murs invisibles » qui bornent l’espace de vie des citadines que s’attache ce livre-enquête. En s’efforçant d’identifier et de comprendre la nature des relations que les femmes tissent entre leur intérieur (le logement, la maison) et l’extérieur, cet ouvrage tente d’expliquer le plaisir que certains lieux leur procurent et l’aversion qu’elles éprouvent pour d’autres. Il ressort de ce tableau des portraits d’une telle variété que la validité même de la désignation d’un groupe homogène de femmes est questionnée.
Guy DI MÉO est Professeur à l’Université de Bordeaux III-Michel de Montaigne où il enseigne la géographie sociale. Il est membre de l’UMR 5185 ADES du CNRS.
Sommaire de l'ouvrage
Introduction
De l’utilité d’étudier les pratiques et les vécus urbains des femmes
Les murs invisibles : posture scientifique et terrain
Murs invisibles, territoires et trajectoires de genre
Trois femmes, trois pratiques, trois vécus
Des hypothèses pour une recherche
Partie I : Comment identifier les espaces des citadines ? Théorie et méthodes
Sexe, genre et espace
Femmes de Bordeaux, femmes dans Bordeaux
Identifier les espaces de vie et les espaces vécus
Les femmes et l’espace urbain : questionnement, théorie, hypothèses
Conclusion : une typologie pratique
Partie II : Entre espaces privés et publics : de la « femme-objet » à la « femme-sujet »
Le groupe très minoritaire des femmes d’intérieur
Quand les murs invisibles reculent
Conclusion
Partie III : La maison, le quartier et la ville : vers un équilibre entre l’intérieur et l’extérieur
Priorité à la famille et au confort de la maison
Un lien fort entre la maison et le quartier (synecdoque de la ville)
De la maison à la ville… et bien au-delà
Conclusion
Partie IV : Les sensibilités et les formes urbaines de l’espace vécu
La cité des femmes et ses sensibilités spatiales
Les espaces vécus des Bordelaises : entre lieux attractifs et refusés
Formes des espaces de vie, « formes d’une ville »