Sociologie de l'enseignement supérieur.
Présentation du livre
Alors que la question de la méritocratie demeure centrale dans l’espace public, comment comprendre les effets sociaux et institutionnels de réformes comme Parcoursup, qui accélère la dématérialisation de l’accès aux filières du supérieur, ou encore de l’ouverture sociale dans les Grandes écoles, qui vise à démocratiser leur concours ? L’ouvrage propose, de manière inédite, d’aborder la question de l’accès dans l’enseignement supérieur et de ses sociologies.
Après une approche socio-historique, l’ouvrage analyse les logiques de reproduction des inégalités, en se fondant sur l’étude des trajectoires des élèves, de leurs rapports aux apprentissages, aux personnels dédiés. Puis s’inscrivant dans une perspective de sociologie politique, il aborde l’organisation de la sélection par les institutions du supérieur. L’analyse – s’inscrivant aussi dans une sociologie économique et des marchés – décrit l’évolution des processus d’orientation et de sélection. Enfin, un recours original à la sociologie des émotions permet de considérer l’accès dans l’enseignement supérieur non plus seulement par le prisme des inégalités ou bien des procédures mais par leurs effets sur le rapport à soi et aux institutions des élèves (leur angoisse, leur fierté, leur confiance ou défiance, etc.).
Sommaire de l'ouvrage
Chapitre 1. De l’Ancien Régime à Parcoursup. Une histoire de l’accès dans l’enseignement supérieur entre élitisme et massification.
1. Le diplôme comme distinction. L’enseignement supérieur et les élites sociales du Moyen-Age à 1945.
2. Orienter et sélectionner : une histoire de la massification universitaire en Occident par les pratiques d’accès des filières (1960 à nos jours).
3. Logiques postcoloniales et politiques de développement : Entrer dans le supérieur en Inde et en Chine.
4. La politique des petits pas. Socio-histoire de la légitimation de la sélection à l’Université en France de Devaquet à Parcoursup.
5. Plateformes et algorithmes : standardisation et rationalisation de l’accès dans le supérieur.
6. L’entrée dans le supérieur, un objet de fiction (en littérature et en cinéma).
Chapitre 2. Du rite de passage au continuum bac -3, bac +3. Les trajectoires sociales et scolaires saisies par l’accès dans l’enseignement supérieur.
1. La fin des études secondaires, un tournant social : la stratification sociale au prisme de l’accès dans le supérieur.
2. Le moment Bourdieu/Passeron.
3. « Oui, si ? » La réussite scolaire en licence par les pratiques d’accès dans le supérieur.
4. Accompagner l’accès : les professionnels de l’orientation dans l’enseignement supérieur.
5. Ne pas entrer dans le supérieur, une réussite ou un échec ? Une figure en contrepoint.
Chapitre 3. S’ouvrir ? Une sociologie politique des concours et procédures de sélection.
1. Comment choisir ses élites ? La construction du concours comme problème public.
2. Le mérite ou le hasard ? Sociologie du changement des épreuves et des critères au temps de Parcoursup.
3. Politiques de la diversité et de l’égalité des chances dans l’enseignement supérieur : le cas américain.
4. Politiques de la diversité et de l’égalité des chances : le cas français.
5.Traîner une université en justice : Judiciarisation de l’accès dans le supérieur et modes de contestation du jugement scolaire en France et aux Etats-Unis.
Chapitre 4. Sociologie d’un (quasi) marché éducatif.
1. La sociologie des marchés face aux univers éducatifs.
2. Les étudiants comme usagers et