Les sociétés rurales forment le socle démographique et économique de la France d’Ancien Régime. La question est donc très classique mais son originalité tient à l’amplitude chronologique qui enjambe la période révolutionnaire ainsi qu’à la prise en compte des espaces coloniaux.
Ainsi, seront envisagées les permanences et les mutations de ces sociétés rurales face aux formes de pouvoirs qui s’y appliquent et s’y déploient à différentes échelles. Le pouvoir royal par le biais de ses représentants, qu’il s’agisse des intendants, des subdélégués, des hommes du fisc ou des forces de l’ordre public, représente aussi bien une force qui s’exerce qu’une protection des populations. Les espaces ruraux, pour leur force productive, voient aussi se déployer des formes économiques de pouvoirs, qu’il s’agisse des bourgeois urbains, de la noblesse terrienne, des colons. Ils sont également marqués par une forte empreinte religieuse, qui s’inscrit dans le paysage autant que dans les consciences et la structuration des sociétés.
Les sociétés rurales seront ainsi interrogées dans leur complexité, depuis les échelles paroissiale et communautaire jusqu’au niveau des familles et des feux. Les relations de pouvoir entre ordres, groupes sociaux, seigneurs et paysans, sujets et souverain, colons et esclavagisés seront envisagées sur le temps long pour saisir les recompositions dont elles font l’objet pendant les longs XVIIe et XVIIIe siècles, mais aussi à la faveur de la Révolution et jusqu’à l’Empire.

Sommaire de l'ouvrage

PARTIE I. Les sociétés rurales : un monde dominé ?
Chapitre 1. Des terroirs ruraux au cœur des enjeux de production et de pouvoir
I. Les jardins, espaces de liberté
II. Champs cultivés : terres convoitées, terres exploitées, terres contrôlées
III. La vigne : culture encadrée et contrôlée
IV. Des marges pas si marginales : inculte, forêt, autres forces économiques rurales
V. Approvisionner le village et le monde : les campagnes un arrière pays ?
Chapitre 2. Cadres de production et de vie des campagnes modernes
I. « Il n’est de richesse ni de force que d’hommes » (Jean Bodin, 1577) ou la puissance démographique et productive des campagnes modernes
II. Nés pour la peine ? Les travaux et les jours des gens de la terre
III. La famille : foyer et feu
Chapitre 3. Paysannerie, propriété et exploitation en France dans la seconde modernité
I. Posséder et exploiter la terre
II. Les structures foncières des campagnes : des réalités très variables
III. La circulation de la terre sous l’Ancien Régime

PARTIE 2. L’inscription des pouvoirs dans les sociétés rurales
Chapitre 4. Le pouvoir au village. Communautés d’habitants, communaux et usages collectifs
I. Le village, cadre de vie quotidien et espace social
II. Rôles et attributions des communautés d’habitants
III. Administration du terroir, contrôle des pratiques agraires et des ressources
IV. Les biens communaux ou « la main invisible du pouvoir »
Chapitre 5. Le cadre religieux : la paroisse
I. L’église au centre du village
II. La paroisse et l’encadrement clérical
III. Solidarités et sociabilités des campagnes
Chapitre 6. Seigneurs et paysans à l’époque moderne
I. Qu’est-ce que la seigneurie ?
II. Le seigneur personnage dominant
III. Gérer la seigneurie au quotidien.

PARTIE 3. Les ruraux face aux pouvoirs
Chapitre 7. Pouvoirs et révoltes rurales
I. Évolution de la nature et de la forme des révoltes entre les années 1640 et la fin du XVIIIe siècle
II. Les motifs des révoltes : caractères généraux et interprétations (perspective historiographique et explicative)
III. Des sociétés rurales modernes marquées par la résistance et les formes de contestation
IV Les secours des pouvoir