Rencontre avec Christine Amory, Jacqueline Crasborn et Françoise Bastin auteurs de l’ouvrage “Maths L1 - Je me trompe donc j'apprends !»
Pistes pour entraîner les étudiants de première année de l’enseignement supérieur aux diverses méthodes d’évaluation
Le rôle de l’enseignant est bien sûr de transmettre des connaissances, mais aussi de s’assurer que ses étudiants ont acquis les notions enseignées.
Comment y parvenir de la façon la plus rigoureuse et la plus complète? Comment y préparer les étudiants, particulièrement ceux de première année de l’enseignement supérieur ?
Trois méthodes d’évaluation sont fréquemment utilisées : une interrogation orale, une interrogation écrite sur des questions ouvertes, un questionnaire à choix multiples et vrai-faux.
Ces procédés visent à contrôler la maîtrise des connaissances, de l’esprit d’analyse et de synthèse, de la qualité de la rédaction, de l’esprit critique, de la compréhension des questions et de la matière. On peut se poser la question de savoir pourquoi, en plus des interrogations orales et écrites, la troisième méthode est aussi proposée. Une réponse claire du point de vue organisationnel est la réalité de la gestion logistique de grands groupes et le passage à un enseignement en ligne.
D’un point de vue pédagogique, cette méthode présente aussi l’intérêt de pouvoir repérer assez systématiquement les mauvais réflexes des étudiants et d’ainsi essayer d’y remédier au mieux rapidement. Cette méthode permet aussi de balayer une matière étendue, vu le nombre de questions que l’on peut poser; lors des interrogations écrites, les questions portent forcément sur une matière plus ciblée.
Ces trois méthodes sont d’ailleurs complémentaires et, lorsqu’il est possible de les utiliser conjointement pendant une même année d’enseignement, elles donnent un moyen d’atteindre au mieux le but poursuivi. Cependant, il faut bien avoir conscience des grandes différences entre les exigences et les processus d’évaluation de l’enseignement secondaire et ceux de l’enseignement supérieur.
D’un point de vue pédagogique, il est donc évident qu’il est indispensable d’entraîner à ces méthodes les étudiants qui arrivent dans l’enseignement supérieur.
L’interrogation orale
Dans notre équipe, au sein du Département de Mathématique, l’interrogation orale consiste dans un premier temps à donner une question à l’étudiant et à lui demander de rédiger sa réponse au tableau. Ensuite, l’enseignant interroge l’étudiant en se basant sur ce qu’il a écrit. L’entraînement consiste alors à simuler de telles interrogations.
Pour ce faire, on choisit un thème sur lequel porteront les questions et une ou deux semaines avant la simulation, on le communique aux étudiants. On demande alors à ceux qui sont désireux d’y participer de s’inscrire (un groupe de dix ou douze participants maximum par séance de deux heures environ). Le jour venu, on distribue une question à chacun des participants et on les invite tous à rédiger leur réponse au tableau de façon structurée et précise. Après une dizaine de minutes de préparation, on commence à interroger un premier étudiant, tout en étant entouré de tous les autres. L’étudiant interrogé énonce d’abord la question à laquelle il va répondre pour que tous en soient informés puis commence à répondre effectivement à la question.
L’enseignant, mais aussi chacun des autres étudiants, peut l’interrompre pour demander une explication, une précision. Il est important de mettre en évidence les points positifs de l’exposé mais aussi de faire prendre conscience à tous d’un éventuel manque de structuration ou d’une imprécision qui pourrait engendrer une erreur.
Cet échange doit fournir à tous l’occasion de participer. Si l’enseignant pose une question à l’étudiant interrogé et que celui-ci ne sait pas y répondre, on demande alors si l’un des autres participants peut le faire; si ce n’est pas le cas, l’enseignant fournit la réponse. Après avoir complètement passé en revue la question du premier étudiant interrogé, on passe à un deuxième étudiant et, ainsi de suite, on recommence le même processus.
L’interrogation écrite
A l’issue d’une interrogation écrite, un corrigé détaillé est toujours mis à la disposition des étudiants. Ainsi, d’année en année, on constitue une bibliothèque de questionnaires et de corrigés. Celle-ci permet aux étudiants de voir le type de questions posées et de s’entraîner à les résoudre. Par ailleurs, lorsque la correction des copies est achevée, tout étudiant qui le souhaite peut consulter sa copie en présence d’un enseignant, lequel peut ainsi lui expliquer personnellement ce qui était attendu, le piège dans lequel il est tombé... bref, l’aider à analyser et comprendre ses erreurs pour les éviter par la suite.
Les questionnaires à choix multiples et les vrai-faux
Pour les questionnaires à choix multiples et les vrai-faux, particulièrement s’ils sont fournis sur une plateforme numérique sur laquelle l’étudiant doit répondre, l’entraînement est plus qu’indispensable. Il y a à la fois la découverte de cette méthode d’évaluation et l’apprentissage de la manipulation des outils informatiques.
Avec ce type de questionnaire, une maîtrise de la langue pour distinguer les nuances est capitale. En outre, une attention particulière à ce qui est effectivement écrit (et non à ce qu’on imagine) est indispensable. Il est clair aussi que parmi les différents items proposés, beaucoup sont des réponses erronées souvent fournies par les étudiants notamment lors d’évaluations écrites. Pour les tests d’entraînement, une explication permettant d’une part de donner la réponse correcte et, d’autre part, d’éviter les pièges doit fournir la possibilité aux étudiants d’améliorer leurs prestations futures. Dans la collection "Je me trompe donc j’apprends", l’ouvrage "Maths L1" poursuit cet objectif.
Découvrez la collection - https://www.dunod.com/collection/je-me-trompe-donc-j-apprends