Durkheim fut-il durkheimien ? -
Existe au format livre et ebook
Présentation du livre
« Durkheim fut-il durkheimien ? » La question, que pose Raymond Boudon en conclusion du colloque organisé par l’Académie des Sciences morales et politiques à l’occasion du 150e anniversaire de la naissance de Durkheim, a de quoi surprendre. Il s’en explique ainsi : « Je me suis souvent demandé quels principes régissaient l’interprétation des textes. À première vue, le cas des textes scientifiques paraît plus simple que celui des textes littéraires. Mais, à tout prendre, je n’en suis pas si sûr et je me sens parfois déconcerté par l’assurance avec laquelle les commentateurs donnent à croire que leurs interprétations présentent la pensée de tel auteur telle qu’elle est supposant par là qu’il est aussi facile de décrire une pensée qu’une chaise ou une pipe. »
Si Durkheim et Max Weber, les deux fondateurs de la sociologie, n’ont jamais connu une audience comparable à celle de Marx ou Freud, c’est sans doute que leurs pensées étaient moins aisément susceptibles d’être caricaturées, même si elles le furent. Ainsi on peut s’interroger pour savoir si Durkheim se serait reconnu dans les assertions de certains de ses lecteurs qui assignent à sa pensée un strict « causalisme ».
Les deux pères de la sociologie moderne offrent des outils bien plus subtils pour l’analyse des sociétés et des relations entre l’individu et la société. Mais comme c’est le cas de beaucoup de pionniers, ils ont exprimé leurs intuitions novatrices d’une façon qui passe parfois pour incertaine aux yeux du lecteur moderne.
C’est donc à une (re)lecture attentive de l’œuvre de Durkheim – ou mieux, des œuvres de Durkheim – que Raymond Boudon a invité 12 universitaires français et étrangers afin de tenter de retrouver la vigueur, la justesse et le caractère novateur de sa pensée.
Ont participé à ce volume : Jean Baechler (Académie des Sciences morales et politiques), Pierre Birnbaum (Université Paris I Panthéon-Sorbonne), Raymond Boudon (Académie des Sciences morales et politiques), Massimo Borlandi (Université de Turin), François Chazel (Université Paris-Sorbonne, Paris IV), Mohammed Cherkaoui (CNRS, Université Paris-Sorbonne, Paris IV), Hans Joas (Université de Freiburg-im-Brisgau, Université de Chicago), Steven Lukes (New York University), Philippe Raynaud (Paris II Panthéon-Assas, EHESS), Bertrand Saint-Sernin (Académie des Sciences morales et politiques), François Terré (Académie des Sciences morales et politiques).
Sommaire de l'ouvrage
Avant-propos par Michel Albert, ancien Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences morales et politiques (de 2005 à 2010)
Partie I - L’identité de la sociologie
Un chef-d’œuvre d’Émile Durkheim : De la division du travail social
par Jean Baechler (Académie des sciences morales et politiques)
Comment lire Les Règles de la méthode sociologique aujourd’hui ?
par François Chazel (Université Paris-Sorbonne, Paris IV)
Enjeux disciplinaires : Émile Durkheim et Friedrich Ratzel
par Bernard Valade (Université Paris Descartes)
Durkheim et la psychologie
par Massimo Borlandi (Université de Turin)
La complexité du social et la méthode sociologique selon Durkheim
par Mohammed Cherkaoui (CNRS, Université Paris-Sorbonne, Paris IV)
Partie II - La cohésion sociale
Droit et moralité chez Durkheim. La thèse de la désintégration
par Steven Lukes et Devyani Prabhat (Université de New York)
La sociologie du droit de Durkheim
par François Terré (Académie des sciences morales et politiques)
La nature de la religion selon Durkheim
par Raymond Boudon (Académie des sciences morales et politiques)
Les droits de l’homme chez Durkheim et Weber
par Hans Joas (Université de Freiburg, Université de Chicago)
Durkheim sur l’éducation
par Philippe Raynaud (Université Paris II Panthéon-Assas)
Partie III - Durkheim dans son temps
Durkheim et les philosophes de son temps
par Bertrand Saint-Sernin (Académie des sciences morales et politiques)
Durkheim, la communion républicaine et ses ennemis
par Pierre Birnbaum (Université Paris I Panthéon-Sorbonne)
Conclusion. Durkheim fut-il durkheimien ?
par Raymond Boudon (Académie des sciences morales et politiques)